Salutations finales d'Enzo Bianchi
XXIIe Colloque œcuménique international de spiritualité orthodoxe
HEUREUX LES PACIFIQUES
Bose, mercredi 3 - samedi 6 septembre 2014
en collaboration avec les Églises orthodoxes
SALUTATIONS FINALES D'ENZO BIANCHI
Je voudrais simplement exprimer un grand merci avant tout au Seigneur. Il ne nous est pas difficile de reconnaître que le Seigneur nous a accompagnés en ces jours de colloque, que le Seigneur nous garde et nous permet de renouveler la confiance les uns dans les autres, la confiance dans l’échange, dans le dialogue, la confiance de pouvoir avancer ensemble vers une communion plus profonde que l’Esprit Saint prépare en chacun de nos cœurs, dans nos communautés et dans nos Églises. La reconnaissance au Seigneur est ce que nous exprimons toujours dans la prière, parce que chaque prière est eucharistie, remerciement, pour tous les dons que le Seigneur nous fait.
Mais parmi tous les dons, le plus important est celui de sa miséricorde, le seul dont nous ayons véritablement besoin. Et si nous avons la miséricorde du Seigneur sur nous, nous devenons alors nous aussi miséricordieux, à l’image de son Nom saint et glorieux. Dans sa miséricorde nous trouvons la possibilité d’être des artisans de paix.
Au terme de ce XXIIe Colloque œcuménique international de spiritualité orthodoxe, notre reconnaissance se lie forcément à une épiclèse, une invocation de la paix. Cette demande, nous l’adressons au Seigneur parce que nos Églises ont toujours besoin de sa paix, mais en ce moment actuel, elles en ont un besoin particulier. Certaines interventions, certaines contributions au colloque ont assurément indiqué une piste de méditation afin que nous devenions davantage artisans de paix, précisément en accueillant notre faiblesse, en reconnaissant notre péché, et en invoquant la miséricorde du Seigneur.
La paix ne vient pas de la force, la paix ne provient d’aucune supériorité, la paix ne découle d’aucune grandeur mondaine, la paix ne dérive d’aucun pouvoir et d’aucune reconnaissance de ce monde. L’homme de paix, ne l’oublions pas, selon l’Évangile, est l’Adam faible, l’homme par excellence : Jésus Christ qui, flagellé et couronné d’épines, est présenté par Pilate comme l’homme authentique, l’homme tel que Dieu l’a toujours pensé, l’homme qui donne sa vie pour les autres, l’homme dans lequel Dieu lui-même s’est donné pour nous tous en nous aimant jusqu’à livrer son fils.
Dans nos vies, comme le disait l’archimandrite Sophrony, la paix est une force de douceur, une douceur qui peut être accueillie par chacun d’entre nous, dans la mesure où nous savons invoquer le Seigneur. Alors la paix que nous voulons construire dans nos communautés et dans nos Églises est une paix qui garde toujours devant les yeux la communion. Cr si, en tant que chrétiens, nous ne savons pas vivre la communion, si nous ne savons pas rechercher la communion, alors nous ne savons pas davantage nous donner la paix.
Ne l’oublions pas : au cœur de toute liturgie eucharistique, dans toutes les Églises, le Seigneur qui se rend présent parmi nous nous fait don de la paix : « La paix soit avec vous ! » Voici la source de notre paix. Mais dans le quotidien, nous devons engager toutes nos énergies et prédisposer toute notre vie afin que l’Esprit Saint puisse agir et inspirer des pensées, des actions de paix.
Notre colloque a été une rencontre, je crois que nous pouvons le dire, extrêmement loyale. Parfois il a abordé également des points difficiles et pénibles, qui pouvaient être occasion de désaccord ; mais nous avons pu maintenir la paix, parce que le Seigneur a régné sur nous et sur nos cœurs plus que nos pensées et nos paroles. Voici alors que ce colloque – qui comme tous les précédents a reçu la bénédiction du Patriarcat œcuménique et du Patriarcat de Moscou, qui nous ont toujours soutenu et encouragé, mais également des autres Églises orthodoxes – ce colloque a voulu être une occasion de paix et d’amitié, au-delà du thème que nous considérions.
Permettez-moi alors de conclure ces journées de rencontre par des remerciements précis. Les remerciements ne sont en fait qu’une liste de noms, qui peut sembler rébarbative, mais lorsque nous prononçons le nom d’une personne, nous le disons en Dieu et devant Dieu : alors notre remerciement devient une réalité convaincue, exprimée avec le cœur, comme une véritable épiclèse.
Ces remerciement vont alors vers le patriarche de Constantinople Bartholomé et le métropolite délégueé Athénagoras de Belgique, le métropolite de Diokleia Kallistos, sans oublier l’archidiacre John Chryssavghis et l’archimandrite du Trône œcuménique Athenagoras. Nous les remercions. Et la Divine liturgie, ce matin, bien que nous n’ayons pas pu la partager, nous a fait sentir combien l’unique baptême nous faisait reconnaître le Christ présent comme ressuscité au milieu de nous. Le patriarche Cyrille, le métropolite Zosime, qui est revenu avec beaucoup de bonté parmi nous, l’évêque Kilment, chef de la délégation, avec le père Alexei et le père Arsenij ; l’évêque Filaret de Lviv et Galicie, délégué du métropolite Onuphre de l’Église orthodoxe ukrainienne et l’évêque Ilarih de Makariv ; les moines de la Laure des Grottes ; l’évêque Stefan de Gomel et Zlobin, de l’Exarchat de Biélorussie, revenu parmi nous pour représenter le métropolite Pavel. Je remercie toutes les Églises qui ont envoyé des représentants ou des messages de fraternité, que vous trouverez tous sur le site internet de notre communauté. Et nous avons été grandement réjouis des messages du patriarche de Bulgarie Néophyte et du Saint synode de l’Église copte orthodoxe.
Les évêques qui ont été présents au colloque et nous ont visité : la liste est longue. Je ne nomme que ceux qui sont maintenant présents : l’archevêque Antonio Mennini, nonce apostolique en Grande Bretagne ; l’évêque de Voltera Alberto Silvani ; puis les membres et les délégués du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens : le père Hyacinthe Destivelle, monseigneur Andrea Palmieri et père Milan Zust ; père Porphyrios, doyen de Balamand, représentant du patriarche grec orthodoxe d’Antioche Jean, l’évêque Andrej d’Autriche, délégué du patriarche Irénée de Serbie, avec le moine Basile Grolimund ; le métropolite Serafim d’Allemagne de l’Église orthodoxe roumaine ; le métropolite Antonij de l’Europe centrale et occidentale et le métropolite Dometian de Vidin du Patriarcat de Bulgarie ; l’évêque Grigorios de l’Église orthodoxe de Chypre et le métropolite Iohannis des Thermopyles de l’Église orthodoxe de Grèce ; la délégation de Kalamata, avec les moines de Kardits et les professeurs d’Athènes et Thessalonique ; Melchisedek, évêque de Pittsburgh, et Alexander, évêque de Toledo, de l’Orthodox Church of America, avec le père John Behr, doyen de l’Institut théologique Saint Vladimir à New York. Merci aussi au père Makaryan, repésentant de l’Église apostolique arménienne, à l’évêque Jonathan Goodall, représentant de l’archevêque de Canterbury, au chanoine Hugh Wybrew et à Michel Nseir, délégué du Conseil œcuménique des Églises.
Merci encore aux membres du comité scientifique, dont quelques frères et sœurs de Bose, mais surtout Michel Van Parys, Antonio Rigo, et Hervé Legrand, qui nous offrent sagesse et discernement. Je remercie tous les moines et les moniales d’Orient et d’Occident qui sont ici. En tant que moines, nous sentons toujours entre nous une communion extrêmement forte et notre vocation extraordinaire, qui fait simplement de nous de pauvres chrétiens, nous engage toutefois à une grande vigilance et à une constante prière pour l’Eglise. Je remercie les interprètes et les techniciens de la salle. Tous les amis qui reviennent fidèlement et accompagnent ces colloques par leur prière.
Alors au revoir, à l’année prochaine. Le thème du prochain colloque sera choisi lors de la prochaine réunion du comité scientifique, mais les dates sont déjà fixées : du mercredi 9 au samedi 12 septembre.
Que le Seigneur soit vraiment avec vous. N’oubliez pas que notre communauté vit une intercession continuelle pour chacune de vos Églises, d’Orient et d’Occident, en priant le Seigneur d’accélérer le jour où nous pourrons célébrer une unique eucharistie. Merci à tous. Notre communauté vous aime et vous accompagne par la prière.