27 Mai

JEAN CALVIN (1509-1564) témoin

En 1564, meurt à 54 ans Jean Calvin, réformateur de l’Église de Genève.
Calvin était né à Noyon en Picardie, en 1509. Destiné à une carrière ecclésiastique, il fut envoyé à Paris, mais aux études théologiques il préféra celles du droit, qu’il termina à Orléans.
S’étant trouvé des affinités avec les idées de la réforme protestante, il commença dès lors à écrire l’Institution de la religion chrétienne, qu’il continuera à revoir et à perfectionner jusqu’en 1560, à la fois dans son édition latine et française.
De passage à Genève, Calvin fut invité par Guillaume Farel à collaborer à l’organisation de l’Église réformée du lieu. Il se voua corps et âme à cette œuvre réformatrice, composant pour l’Église de Genève une organisation juridique, liturgique et spirituelle, la complétant par la rédaction d’un catéchisme. Car il était convaincu que seule une réforme concrète de la vie et des coutumes était capable d’amener les Genevois à intérioriser le retour à la foi des premières communautés apostoliques, que les réformateurs se proposaient de réaliser.
La théologie de Calvin, qui découlait entièrement de ses prédications, fondées sur une exégèse de l’Écriture lue dans sa totalité, se répandit rapidement dans toute l’Europe ; il avait en effet réussi à intégrer le principe luthérien fondamental de la justification par la foi avec, d’une part, la valorisation de l’aspect visible de la foi et de la communauté ecclésiales, et, d’autre part, avec une attention renouvelée à l’action intérieure de l’Esprit dans le cœur des croyants.
La tension toujours vive entre l’intériorité et l’extériorité donnera à la réforme de Calvin une attitude de fondamentale disponibilité au dialogue avec les institutions et une certaine capacité de s’adapter aux divers contextes culturels où la tradition réformée sera reçue.

Lecture

Puisque nous sommes enseignés par la foi de connaître que tout le bien qui nous est nécessaire, et nous défaut en nous-mêmes, est en Dieu et en son Fils, notre Seigneur Jésus-Christ, auquel le Père a constitué toute la plénitude de ses bénédictions et largesses, afin que de là, comme d’une fontaine très pleine, nous en puisions tous : il reste que nous cherchions en lui, et par prières et oraisons demandions de lui ce que nous avons appris à y être.
C’est donc par le moyen de l’oraison que nous avons entrée aux richesses que nous avons en Dieu. Par oraison nous cherchons et trouvons les trésors qui sont montrés et enseignés à notre foi en l’Évangile.
Il nous est très nécessaire d’implorer Dieu assidûment, premièrement afin que notre cœur soit enflammé d’un véhément et ardent désir de le toujours chercher, aimer et honorer. Ensuite, afin que notre cœur ne soit pas ému d’aucun désir, dont nous ne l’osions faire incontinent témoin, comme nous le faisons en exposant devant ses yeux toute notre affection et, par manière de dire, déployant tout notre cœur devant lui. Davantage, afin que nous soyons préparés à recevoir ses bienfaits avec une vraie reconnaissance et avec action de grâces, car par la prière nous sommes avertis qu’ils nous viennent de sa main. Et encore, que nous prenions plus grand plaisir à la jouissance de ses biens qu’il nous fait, entendant que nous les avons obtenus par nos prières. Finalement, afin que sa providence soit confirmée et ratifiée en nos cœurs, par ce que nous expérimentons de fait selon notre petite capacité
(Jean Calvin, Institution de la religion chrétienne 3,20,1-3).


PAUL GERHARDT (1607-1676) pasteur luthérien et hymnographe

En 1676 meurt à Lübben, en Allemagne, le pasteur Paul Gerhardt, sans doute le plus grand poète de l’orthodoxie luthérienne.
Né en 1607 à Gräfenhainichen, en Saxe, Paul fit ses études de théologie à Wittenberg, où il demeura dix ans. Devenu précepteur à Berlin, il fut élu pasteur à Mittenwalde en 1651. De retour à Berlin, où il fut nommé diacre à l’église Saint Nicolas, Gerhardt exerça son ministère durant une décennie, tout en se consacrant à la composition de poésies et d’hymnes religieuses.
Dans ses œuvres, il voulut unir une écoute fidèle de l’Écriture à une observance rigoureuse des principes de la foi luthérienne, et surtout à une attention réelle aux exigences de la dévotion populaire. Il cherchait son inspiration dans les grandes hymnes médiévales et dans les œuvres des mystiques ; il proposa ainsi une poésie simple et profonde, capable de toucher les cœurs au plus intime, sans tomber dans les excès où finirent par s’abîmer maints piétistes allemands, mus par des intentions analogues. Ses hymnes les plus célèbres, mises en musique par Jean-Sébastien Bach, se répandront dans toutes les Églises, bien au-delà des limites confessionnelles de l’Église luthérienne allemande.
En 1668, Gerhardt perdit son poste de pasteur, du fait de son refus de souscrire aux édits de tolérance de Frédéric Guillaume de Brandebourg ; il y voyait, en effet, une négation de la profession de foi de la Concorde. Dans une grande paix, il se retira à Lübben où, les dernières années de sa vie, il fut malgré tout réintégré dans le corps pastoral.

Lecture

Ô tête ensanglantée
couverte de plaies et de déshonneur,
ô tête encerclée
d’une couronne d’épines,
ô tête désormais rachetée
qui partout irradie l’honneur,
je te salue,
visage couvert de dérision de mon Seigneur .

Ô visage de beauté
qui viendra pour juger
toute créature apeurée,
comme tu as été défiguré !
Comme tu es fragile et délaissé !
Toi qui as rayonné
une lumière incomparable,
qui t’a réduit en cet état ? (Paul Gerhardt, Ô tête ensanglantée).


 Les Églises font mémoire…

Catholiques d’occident : Augustin de Canterbury (+604), évêque (calendrier romain et ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (19 basans/genbot) : Isaac (IVe s.), prêtre des Cellules, moine (Église copte-orthodoxe)
Luthériens : Jean Calvin, réformateur à Genève ; Paul Gerhardt, poète à Berlin et en Saxe
Maronites : Jean 1er (+526), pape et martyr ; Théodore et Didyme d’Antioche, martyrs
Orthodoxes et gréco-catholiques : Hellade (IVe s.), hiéromartyr, Jules de Durastore, martyr (Église romaine)