À Diognète: Comme l'âme dans le monde

PANORAMA, juillet 2009
par ENZO BIANCHI, prieur de Bose
Oui, quand les chrétiens ne désertent pas leur position, quand ils remplissent patiemment la fonction que Dieu leur a confiée, ils sont réellement l'âme du monde, ce monde que Dieu a aimé au point de lui donner son Fils unique

PANORAMA, juillet 2009
par ENZO BIANCHI, prieur de Bose 

Cher Jean,
Le personnage du IIe siècle dont je veux te parler aujourd'hui, je ne peux pas t'en dire le nom! On ne connaît en effet que celui de la personne à qui il écrivait… C'est un peu comme si, de nous deux, seul ton nom était connu et qu'on ne savait pas comment je m'appelle! En effet, au moment où les derniers livres du Nouveau Testament étaient rédigés, un auteur anonyme a adressé un bref écrit à un certain Diognète, un païen, citoyen de l'Empire romain, pour lui présenter le christianisme et lui expliquer qui étaient les chrétiens, cette minorité présente désormais dans tout le bassin méditerranéen. Ce texte n'est connu que sous le nom de son destinataire: À Diognète.

Les années où cet écrit a été rédigé étaient celles où les chrétiens subissaient parfois l'opposition, voire la persécution, mais où ils savaient toutefois nourrir cette capacité divine de « voir en grand », de lire l'histoire et de comprendre l'humanité avec un amour fort et une profonde espérance. Si les chrétiens étaient alors une minorité dans la société, leur présence n'était pas pour autant insignifiante: loin de vivre dans l'angoisse pour leur situation, ils trouvaient au contraire la possibilité de manifester leur foi, d'être fidèles à l'Évangile en le traduisant dans leur vie au sein de la société. Ils étaient conscients que le christianisme porte en lui un message d'humanisation. Ils savaient que la vie chrétienne est une existence belle, bonne et heureuse… En sommes-nous toujours aussi conscients?