Basile de Césarée: La radicalité dans la communion

PANORAMA, septembre 2009
par ENZO BIANCHI, prieur de Bose 
En ce sens, les moines n'ont jamais à s'enfermer dans leur communauté pour s'écarter de l'Église locale: au contraire, ils doivent vivre en communion avec elle

 PANORAMA, septembre 2009
par ENZO BIANCHI, prieur de Bose 

Cher Jean,
Nous voilà à la rentrée: je voudrais reprendre avec toi notre cheminement à la rencontre des Pères de l'Église en te présentant un personnage qui m'a toujours été très cher. Il s'agit de Basile de Césarée, le père qui m'a sans doute le plus inspiré et dont je continue d'admirer la dimension si profondément évangélique. Un mot grec peut résumer ce qui brûlait le cœur de Basile durant sa vie entière, koinonia: la communion avec le Seigneur, vécue dans la fréquentation des Écritures, dans la prière, dans la participation à l'eucharistie, et qui est appelée à se traduire en communion réelle, effective, avec les frères et les sœurs.
Basile est né à Césarée de Cappadoce (dans l'actuelle Turquie) en 330. Il devient évêque de sa ville natale en 370 et meurt, à moins de cinquante ans, le 1er janvier 379.

À l'âge de vingt-cinq ans Basile interrompt subitement ses études (qu'il avait menées auprès des meilleurs maîtres de Constantinople et d'Athènes), pour donner naissance à une communauté monastique, dans laquelle on puisse vivre « complètement l'un pour l'autre ». Il s'agit là de l'expression concrète que prend sa soif profonde de communion. Plus tard, dans ses Règles brèves, Basile définira le chrétien qui vit en communauté comme un homme qui, « s'est mis lui-même, avec tous ses membres, au service des autres dans la charité du Christ ».