Grégoire de Nysse: « De commencement en commencement… »
décembre 2009
La vie spirituelle doit être avant tout une vie de conversion en acte; il s’agit de céder sans relâche à la grâce qui nous attire
PANORAMA
décembre 2009
Cher Jean,
Dans la vie spirituelle, on ne peut jamais dire qu’on soit arrivé, car il s’agit d’avancer toujours et encore… Voilà une des idées fortes du père de l’Église dont je veux t’entretenir aujourd’hui. Son nom: Grégoire de Nysse; c’était le frère cadet de Basile de Césarée. Né vers 335 en Cappadoce (dans l’actuelle Turquie), il était maître de rhétorique lorsque, en 371, son frère l’ordonna évêque de Nysse, contre son gré. Lui qui n’aspirait qu’à la vie spirituelle et intellectuelle se révéla piètre administrateur, mais joua un rôle de premier ordre au grand concile de Constantinople de 381. Au cours de sa vie, il préféra toutefois se consacrer à sa production littéraire, qui était devenue abondante lorsqu’il mourut vers 395.
Parmi ses nombreux écrits, qui se caractérisent par une pensée pénétrante et une grande profondeur, j’en choisirai un pour toi: les Homélies sur le Cantique des Cantiques. On y trouve cette phrase: dans la vie chrétienne, on va « de commencement en commencement, par des commencements qui n’ont pas de fin ». Grégoire commente là un passage du livre biblique du Cantique des cantiques, qu’il interprète comme le dialogue de Dieu avec la personne croyante.