Donner la parole à la Parole

C’est quand l’Église se montre davantage fidèle à son Seigneur que les forces d’opposition, qui veulent la division, se déchaînent avec le plus de force contre elle

Article d'Enzo Bianchi
Panorama, mai 2012

 

Au moment de dialoguer avec leurs contemporains non croyants, les catholiques ressentent souvent un malaise : Ils perçoivent combien l’image que leurs interlocuteurs ont de l’Église est mauvaise. Une image nourrie par l’actualité : telle déclaration maladroite d’un responsable, telle affaire touchant la Curie. Comment vivre cet état de fait ?

Les chrétiens peuvent être troublés, mais ils ne doivent pas se tromper : ces jours, qui peuvent être ressentis comme des jours mauvais pour l’Église, sont en réalité des jours d’espoir… Les chrétiens, en effet, n’ont qu’un seul critère pour juger des temps qu’ils vivent : c’est l’abondance ou non de la Parole de Dieu ; elle seule peut faire d’une période vécue un « temps de grâce », alors que son absence marque un mauvais moment.

On lit dans l’Écriture que les jours où « le petit Samuel servait le Seigneur en présence d’Éli » étaient des jours mauvais parce que « la parole du Seigneur était rare en ces jours-là » (1S 3,1). Aujourd’hui en revanche, nous vivons en un temps où la Parole de Dieu résonne avec force et abondance dans l’Église et, à travers cette dernière, dans le monde. Avant tout parce que le concile Vatican II, il y a juste cinquante ans, a voulu la replacer au centre de la vie ecclésiale. Avec labeur et persévérance, les souhaits d’alors sont peu à peu devenus une réalité irréversible, qui a produit des fruits généreux et continue d’en offrir, notamment aussi en matière d’ouverture au monde.

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