La vie communautaire

...le Seigneur, qui nous a donné ces occasions de grâce...
...le Seigneur, qui nous a donné ces occasions de grâce...

Bose, le 27 novembre 2007

La vie de la communauté durant ces derniers mois a été marquée par un événement que nous avons reconnu comme un don et que nous avons accueilli avec une profonde gratitude...


La vie de la communauté durant ces derniers mois a été marquée par un événement que nous avons reconnu comme un don et que nous avons accueilli avec une profonde gratitude: le séjour parmi nous de Vittoria Nardini. Cette amie qui fréquentait la communauté depuis de nombreuses années (organisant aussi, cette dernière décennie, des cours d'hébreu biblique pour nos hôtes) a déménagé à Bose en mai dernier, lorsque ses conditions de santé se sont aggravées, pour venir mourir parmi nous. Dans l'homélie prononcée lors de ses funérailles, fr. Enzo nous a invités à reconnaître en profondeur l'œuvre du Seigneur dans cet événement de communion qui nous a été donné à vivre à travers la mort d'une personne amie, comme d'autres fois déjà par le passé: « Notre communauté n'a pas encore connu la mort de ceux qui la composent, mais cinq fois déjà des amis sont venus mourir ici, et nous les avons accompagnés. Je veux le dire: c'est là vraiment un don extraordinaire que le Seigneur nous a fait! Car ce n'est pas nous qui avons fait des dons à Etta, à Cocco, à Ligio, à Remo, à Muretin, mais ce sont eux qui nous les ont faits. Et ceux qui, en communauté, ont vécu leur amitié, savent combien ils nous ont donné… Nous les avons simplement accueillis, nous n'avons pas même décidé qu'ils viennent, mais c'est la vie et l'histoire, donc le Seigneur, qui nous a donné ces occasions de grâce. »

Une communauté, nous le croyons, est aussi faite d'une mémoire partagée et du souvenir, plein de reconnaissance, des personnes amies qui sont désormais mortes: comment ne pas nous souvenir ici de ceux qui nous ont récemment précédés dans l'espérance de la résurrection? L'amitié et la communion vécue au cours de ces années avec Giuseppe Alberigo, Franco Romanelli et Pietro Scoppola, avec sr. Maria Teresa de Collepino, et avec p. Reginald Kessler, nous enrichit et nous affermit comme « corps communautaire », tout en nous interrogeant sur notre capacité d'en recevoir de manière communautaire l'héritage.


C'est dans cette communion de vie plus forte que la mort que s'inscrit aussi la profession monastique définitive que deux frères et une sœur ont prononcée dans la nuit de la Transfiguration, entre le 5 et le 6 août: fr. Matthias, fr. Andrea et sr. Lorenza ont terminé la longue période de formation et de probation, et ont été présentés par la communauté aux Églises afin qu'elles puissent désormais compter sur leur ministère monastique. À cette occasion, nous avons eu la joie d'accueillir parmi nous Henri Chabloz, président du Conseil synodal de l'Église réformée du Canton de Vaud (Suisse), qui a voulu exprimer par un bref discours et surtout à travers sa présence et celle d'un autre membre du Conseil synodal, la satisfaction et la reconnaissance pour l'engagement définitif de fr. Matthias au sein de notre communauté, de la part de l'Église à laquelle il appartient car il y a été engendré au Christ par le baptême. Frère Enzo, dans l'homélie prononcée cette nuit-là,, a souligné la valeur particulière de ces professions dans le climat ecclésial que nous vivons: « En un moment de graves difficultés dans les rapports entre Églises, en une heure où le chemin œcuménique entrepris depuis plus de quarante ans est contredit, en un temps défini d'“hiver”, où il semble que l'horizon de la communion visible entre croyants en Christ ait disparu, nous voulons précisément renouveler notre espérance, notre engagement afin que se réalise la prière adressée par Jésus au Père pour que les siens soient un. » Notre cher + Emilianos a lui aussi voulu être présent, cette année, à la liturgie des professions, prolongeant son séjour parmi nous jusqu'à la fin du mois de septembre: sa présence quotidienne, empreinte de discrétion et de sagesse, souvent prodigue de conseils, est elle aussi un grand don pour lequel nous rendons grâce au Seigneur.

Durant ces mois, par ailleurs, un frère et une sœur ont achevé leur période de noviciat, et se sont engagées, à travers leur accueil liturgique, « à vivre de façon stable dans la communauté la vocation que reçue, accueillie puis choisie » (Règle de Bose 10).