Nous sommes membres d'un même corps

Lecture des Pères

Ayez soin, chacun selon son pouvoir, d'être unis les uns aux autres. Plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu


Portons-nous secours les uns aux autres, comme à nos propres membres. Si quelqu'un a une blessure à la main, au pied ou ailleurs, se prend-il lui-même en dégoût? Coupe-t-il le membre malade, même s'il pourrit? Est-ce qu'il ne va pas plutôt le laver, le nettoyer, y mettre emplâtres et ligatures, l'oindre d'huile sainte, prier et faire prier les saints pour lui, comme dit l'abbé Zosime? Bref, il n'abandonne pas son membre, il n'est pas dégoûté de sa puanteur, mais il fait tout pour le guérir. Ainsi devons-nous compatir les uns aux autres, nous entraider par nous-mêmes ou par d'autres plus capables, tout faire en pensée et en acte pour nous porter secours à nous-mêmes et les uns aux autres. Car « nous sommes membres les uns des autres », dit l'Apôtre (Rom. 12, 5). Or, si nous ne formons tous qu'un seul corps, et si nous sommes, chacun pour sa part, membres les uns des autres (Rom. 12, 5), un membre souffre-t-il, tous les membres souffrent avec lui (I Cor. 12, 26). A votre avis, que sont les monastères? Ne sont-ils pas comme un corps unique avec ses membres? Ceux qui gouvernent sont la tête ; ceux qui surveillent et corrigent sont les yeux ; ceux qui servent par la parole sont la bouche ; les oreilles, ce sont ceux qui obéissent ; les mains, ceux qui travaillent ; les pieds, ceux qui font les commissions et assurent les services. Es-tu la tête? Gouverne. Es-tu l'oeil? Sois attentif et observe. Es-tu la bouche? Parle utilement. Es-tu l'oreille? Obéis. La main? Travaille. Le pied? Remplis ton service. Que chacun, selon qu'il le peut, travaille pour le corps. Soyez toujours empressés à vous aider les uns les autres, soit en instruisant et en semant la parole de Dieu dans le coeur de votre frère, soit en le consolant au temps de l'épreuve, soit en lui prêtant main-forte et en l'aidant dans son travail. En un mot, ayez soin, chacun selon son pouvoir, comme je l'ai dit, d'être unis les uns aux autres. Car plus on est uni au prochain, plus on est uni à Dieu.

Dorothée de Gaza, Instructions VI,77