9 Octobre

ABRAHAM, PÈRE DE TOUS LES CROYANTS DANS LE DIEU UNIQUE
prophète

La Bible emploie deux vocables bien précis pour désigner Abraham : « ami de Dieu » et « père de tous les croyants ».
Quand il entend l’appel péremptoire du Seigneur, Abraham quitte le pays et la tribu de son père et part vers le lieu que le Seigneur lui-même lui montrera : par cet acte de foi, la communion entre Dieu et l’humanité reprend vie et la bénédiction que Dieu destine à tous les êtres vivants comence à se réaliser. En Abraham, les trois grandes religions monothéistes ont leur commun patriarche et trouvent leur unité, parce qu’à travers lui Dieu s’est lié d’une alliance éternelle avec tous les croyants.
L’écoute obéissante de la parole du Seigneur et la promptitude pour la mettre en pratique ont fait d’Abraham et de Sarah, son épouse, les modèles de la foi dans le Dieu unique. La disponibilité d’Abraham à sacrifier Isaac, son premier-né, le fils de la promesse, est l’exemple de l’espérance contre toute espérance, de la certitude que le Seigneur est capable de rester fidèle à sa parole même quand il semble la contredire.
Cette foi a permis à Abraham d’entrer dans les secrets de Dieu, d’intercéder pour tous les hommes et d’accueillir dans son sein ceux qui s’abandonnent au Seigneur et laissent s’accomplir en eux sa volonté de vie.

Lecture

Selon la Lettre aux Hébreux, Abraham est avant tout le croyant dont la foi, sans cesse mise à l’épreuve, se manifeste dans l’obéissance.
Selon la tradition synagogale, Abraham est surtout l’ancêtre, celui que les hébreux saluent du titre de « Abraham, notre père ».
Mais le récit relatif à Abraham présente un autre aspect. Bien que le vocabulaire de l’espérance ne se trouve pas dans le texte hébreu qui se rapporte au patriarche, le propre du destin d’Abraham est de vivre sous son signe. L’espérance inaugure l’histoire sainte, elle signe de son sceau les divers épisodes de l’existence du patriarche, décide du sort de ses descendants, ouvre à l’humanité de nouveaux possibles. Dès l’instant où YHWH s’est adressé à Abraham, toute chose a été renouvelée ou plus exactement appelée à l’être
(d’après Robert Martin-Achard, Actualité d’Abraham).

Prière

Dieu miséricordieux, en Abraham tu nous as donné le père des croyants et tu as voulu que dans sa descendance soient bénies toutes les races de la terre : regarde le peuple de l’alliance et des promesses et le peuple des prophéties qui t’invoque toi, le Miséricordieux et fais qu’au plus vite, par la révélation de Jésus Christ, se fasse l’unité de tous ceux qui croient en toi, Dieu unique, béni pour les siècles.

Lectures bibliques
Gn 17,1-7 ; He 11,8-22 ; Jn 8,50-58

 


TYKHON DE MOSCOU
(1865-1925)
pasteur

La nuit du 7 avril 1925, le cœur malade de Tykhon, patriarche de Moscou et de toute la Russie, cesse de battre. C’est l’épilogue d’une aventure humaine à la fois tragique et hors du commun.
Fils d’un curé de province, Vasilij Bellavin est né en 1865 à Toporec, près de Pskov. Ses études terminées, il lui fallut choisir entre le mariage et la vie monastique avant son ordination presbytérale ; il opta pour la seconde et prit le nom de Tykhon.
Doué d’une profonde humanité, Tykhon fut consacré évêque de Lublin à 32 ans. A Lublin, comme dans tous les sièges où il exercera son ministère épiscopal, il fut un homme d’écoute et de grand équilibre, apte au dialogue avec les catholiques et les protestants, au point de désirer et de projeter des chemins d’unité, qu’il parviendra presque à réaliser avec l’Église anglicane.
Contraint par la puissante influence de l’higoumène du lieu à quitter le diocèse de Lublin, Tychon fut envoyé comme évêque dans la mission orthodoxe d’Amérique. Là il put exprimer toute sa grandeur d’âme, devenant la référence de tous les orthodoxes du Nouveau Continent, et jetant les bases d’une Église orthodoxe américaine unique, qui ne sera jamais réalisée.
Transféré en 1907 à Vilnius, puis à Iaroslavl, il devint, en 1917, métropolite de Moscou et présida le concile de l’Église russe, qui rétablit le titre de patriarche, le conférant à Tychon lui-même, en décembre de la même année.
Bien qu’il se soit tenu à l’écart de la politique et qu’il ait uniquement cherché à réconforter ses fidèles en sanctifiant par son intercession une Église désormais vouée au martyre, le sien fut un long calvaire. Tychon fut déposé en 1923, arrêté et soumis à la réclusion ; mais il sut éclairer par la lumière intérieure de son cœur l’extrême solitude des chrétiens de Russie, posant ainsi le signe de l’espérance eschatologique qui constitue depuis toujours l’âme du christianisme russe dans sa plus grande authenticité.

Lecture

Mes fils ! Même si cette sainte douceur de l’Église peut à certains paraître de la faiblesse, voici que nous vous appelons au support patient de l’inimitié contre les chrétiens et de la méchanceté qui oppose les idéaux chrétiens aux preuves et au penchant très humain pour les biens de la terre et les commodités de la vie mondaine ; et même si pour la mentalité du monde elle semble « insupportable » et « cruelle » la joie qui trouve sa source dans la souffrance à cause du Christ, nous vous prions, au nom de tous nos fils orthodoxes, de ne pas abandonner cette disposition chrétienne, l’unique qui mène au salut ; de ne pas dévier du chemin de la croix, que Dieu nous a envoyé d’en-haut, pour emprunter le chemin mondain de la violence et de la vengeance. Ne portez pas ombrage à votre héroïque fermeté chrétienne en revenant à l’idée de défendre les biens de l’Église, vous aviliriez l’Église et vous vous abaisseriez au niveau des actions de ceux qui la blasphèment. Seigneur, protège notre Russie orthodoxe d’une telle horreur ! (Tykhon de Moscou, Lettres aux fidèles).

Prière

Règle de foi et modèle de mansuétude, maître d’ascèse, la vérité de tes actes t’a révélé. Vraiment tu as atteint la cime des cieux par ton humilité et par ta pauvreté leur richesse. Père hiérarque, Tykhon, prie le Christ notre Dieu de sauver nos âmes.

Lectures bibliques
He 7,26-8,2 ; Jn 10,9-16

 


Les Églises font mémoire…

Anglicans : Denys, évêque de Paris, et ses compagnons (+env. 250), martyrs ; Robert Grossatesta (+1253), évêque de Lincoln, philosophe, savant
Catholiques d’occident : Denys, évêque, et ses compagnons, martyrs ; Jean Léonardi (+1609), prêtre (calendrier romain et ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (29 tut/maskaram) : Ripsime, Gaïana et leurs compagnons (III-IVe s.), martyrs (Église copte)
Luthériens : Justus Jonas (+1555), théologien en Saxe
Maronites : Jacques, frère du Seigneur, confesseur
Orthodoxes et gréco-catholiques : Jacques d’Alphée, apôtre ; Andronic d’Antioche et Athanasie, son épouse (Ve s.), moines ; Tykhon, patriarche de Moscou (Église russe)