13 Octobre

MADELEINE DELBRÊL (1904-1964) témoin

En 1964, Madeleine Delbrêl, témoin de l’Évangile, meurt subitement, alors qu’elle est dans la plénitude de sa maturité humaine et chrétienne.
Madeleine était née à Mussidan, en Dordogne, en 1904. Adolescente, elle avait subi l’influence des libre-penseurs que son père fréquentait, au point d’unir sa voix au choeur de ceux qui proclamaient, ces années-là : « Dieu est mort ».
Mais ce fut précisément à cause de cette affirmation, de la découverte que Dieu n’était pas une nécessité pour sa vie, que Madeleine s’ouvrit à une quête des autres hors du commun, qui la mènera à retrouver aussi l’Autre, Dieu même, d’abord dans la prière, puis dans un rapport vital et quotidien avec l’Évangile.
Après sa conversion, à la fois très sobre et pourtant radicale, Madeleine fit des études d’assistante sociale et se retrouva en 1933 à Ivry, dans un faubourg de Paris déchristianisé et acquis au communisme. C’est à Ivry qu’elle vécut la seconde moitié de sa vie, en simple laïque, partageant sa modeste demeure, une maison ouverte à tous, avec une petite communauté de femmes.
Madeleine sut témoigner de l’Évangile dans le compagnonnage avec les hommes avant tout par sa vie. En effet, elle avait compris que derrière l’athéisme se cachent bien des fautes des chrétiens, souvent prompts à annoncer un Dieu qui soit en opposition avec les autres, plutôt qu’une vérité qui ne peut jamais se donner sans l’autre, du moment qu’elle coïncide, en dernière instance, avec la charité.
Tout au long de sa vie, et ce jusqu’au dernier souffle, Madeleine unit, avec audace et persévérance, l’écoute des raisons de Dieu et l’écoute des raisons des hommes, rayonnant la paix et la joie dans toutes ses rencontres.

 

Lecture

Il y a une grâce de l’hospitalité. Nous voudrions retrouver sa fraîcheur, telle que la connurent et la vécurent les premières communautés chrétiennes.
L’hospitalité, c’est que les autres soient chez eux chez nous. Aux repas, ils sont attendus quand ils ne sont pas invités. Notre toit est le leur. Leur entrée dans notre vie engage leur entrée dans notre maison.
Ce qui est dans notre maison est à eux quand ils n’en ont pas l ‘équivalent. Ils y sont préférés à nous-mêmes.
L’hôte n’est pas traité selon la justice, mais selon l’amour. Il ne peut pas être jugé, mais estimé dans la miséricorde.
De lui et de nous, l’obligé c’est nous, car peu de mystères évangéliques sont plus riches que celui de l’hospitalité. En lui, nous recevons Jésus dans une sorte de communion collective ; par lui, nous revivons Jésus qui a accompli dans sa vie la loi juive et orientale de l’accueil ; par lui, nous avons l’occasion d’obéir à des préceptes chargés de promesses.

« Là où plusieurs sont rassemblés en mon nom je suis au milieu d’eux ».
Vivre en communauté, c’est exploiter pour le monde une sorte de sacrement. C’est assurer la présence de Jésus.
Le témoignage d’un seul, qu’il le veuille ou non, porte sa propre signature. Le témoignage d’une communauté porte, si elle est fidèle, la signature du Christ
(Madeleine Delbrêl, Communautés selon l’Évangile).

 


Les Églises font mémoire…

Anglicans : Edouard le Confesseur (+1066), roi d’Angleterre
Catholiques d’occident : Marguerite Marie Alacoque (+1690), vierge (calendrier ambrosien) ; Fauste, Janvier et Martial de Cordoue (III-IVe s.), martyrs (calendrier mozarabe)
Coptes et Ethiopiens (3 babah/teqemt) : Simon II (+env.830), 51e patriarche d’Alexandrie (Église copte-orthodoxe) ; Grégoire l’Illuminateur (+env.328), patriarche d’Arménie (Église d’Ethiopie et copte-catholique)
Luthériens : Théodore de Bèze (+1605), théologien à Genève
Maronites : Carpus et Papyle de Pergame (+251), martyrs
Orthodoxes et gréco-catholiques : Carpus et Papyle, martyrs ; Michel (+992), premier métropolite de Kiev (Église russe)