27 Avril

AVVAKUM (+1682) ET TOUS LES MARTYRS VIEUX CROYANTS

Le 14 avril 1682 monte sur le bûcher l’archiprêtre Avvakum, leader historique de ces croyants russes qui sont passés à l’histoire sous le nom de Vieux Croyants.
Dans l’Église russe du XVII è siècle, secouée par la grave décadence morale du clergé, alors que le peuple était animé d’un profond désir religieux, diverses tentatives de réforme spirituelle se succédèrent, provoquant des heurts parfois violents tant dans la population que dans la hiérarchie. Avec l’élection du patriarche Nikon, qui sera plus tard condamné par le concile de Moscou de 1666, des réformes liturgiques et disciplinaires, inspirées de la tradition grecque, furent introduites en Russie ; mais elles bouleversèrent la vie quotidienne des chrétiens.
Avvakum et ses compagnons organisèrent, contre la réforme, une opposition très tenace, qui prit la forme d’un véritable fanatisme religieux. À cause de leur obstination, ils furent condamnés par le même concile de 1666. Dès de ce moment, un schisme important se créa au sein de l’Église orthodoxe russe. Aujourd’hui encore, les adeptes de la « vieille foi » sont très nombreux dans toute la Russie.
De 1667 à 1971, quand le Saint Synode de Moscou supprimera les condamnations contre les usages des Vieux Croyants, ces derniers subirent à plusieurs reprises de cruelles persécutions de la part des autorités publiques, parfois appuyées dans leurs répressions par la hiérarchie moscovite. Avvakum nous a laissé dans son autobiographie un document exceptionnel, qui permet de comprendre les grandeurs et les misères d’hommes qui, quoi qu’il en soit, ont donné au cours de l’histoire un témoignage éloquent, disposés qu’ils étaient à mourir pour ce qu’ils croyaient la pure foi chrétienne. Pour cette raison, s’impose le devoir de rappeler dans la prière tous les Vieux Croyants morts persécutés par haine de leur expression religieuse.

Lecture

Désormais je demande pardon à tous les vrais croyants. Il y a eu des événements qui concernaient ma vie dont je ne devrais pas parler en effet. Non pas à nous mais à notre Dieu soit la gloire ! Mais moi, je ne suis rien. Je l’ai dit et je le répète : je suis un fornicateur et un brigand, voleur et assassin, ami des publicains et des pécheurs. Au jour du jugement, tous reconnaîtront mes actes, les bons comme les mauvais.
Mais si je suis aussi ignorant dans mes paroles, je ne le suis pas dans mon entendement ; je n’ai étudié ni la dialectique ni la rhétorique ni la philosophie, mais j’ai en moi la compréhension du Christ, comme dit l ‘Apôtre : « Je suis un ignorant dans l’art du discours, mais pas dans la doctrine »
(Avvakum, Vie écrite par lui-même).


 MECHITAR DE SEBASTE (1676-1749) moine

Le matin du 27 avril 1749, au terme d’une vie entièrement consacrée au service de Dieu et pour la formation religieuse de ses frères, s’éteint à Venise Mechitar de Sébaste, moine et fondateur de la congrégation arménienne de Saint Lazare.
Mechitar, Manuk par son nom de baptême, était né à Sébaste en 1676. Il entra tout jeune au monastère local de la Sainte Croix, désirant unir une intense vie intérieure à une insatiable recherche intellectuelle.
À cette époque, l’Arménie était secouée par des divisions internes à l’Église, causées par les séquelles des controverses christologiques du premier millénaire. Méchitar décida alors de mener à fond l’étude de ces controverses, pour chercher des chemins de paix à l’intérieur de l’Église arménienne et avec le siège apostolique de Rome. S’étant transféré à Sébaste, il entra en relation avec des hommes d’Église d’Orient et d’Occident, et mûrit l’idée de fonder un centre monastique où l’étude de la tradition puisse former une nouvelle génération d’hommes ouverts au dialogue et initiés à la douceur évangélique.
Quand l’évêque de Erzurum, hostile au dialogue avec Rome, devint patriarche, Méchitar dut fuir avec ses compagnons et se réfugia dans le Péloponnèse ; contraint à un nouvel exil à cause de l’avancée des Ottomans, il finit par s’établir à Venise, sur l’île de Saint Lazare. Il fut fort bien accueilli dans la lagune vénitienne, et sa congrégation monastique, qu’il avait fondée en 1711, s’accrut rapidement.
A Saint Lazare, Méchitar mena à bien son projet d’un monachisme promoteur du dialogue et de la paix par l’étude et la prière, dans la conviction qu’une vérité qui ne tient pas compte des frères ne saurait jamais se dire vraiment chrétienne.

Lecture

O toi, saint père Antoine, je désire te louer d’un cœur ferme, car tu resplendis même de la terre comme le soleil qui brille du ciel.
Tu fus le guide d’ermites et le père de saints hommes, toi qui as fondé bien des ordres, fleuve de l’Eden, source des rivières.
Une voix te parvient, de la bouche du Seigneur cette parole, que tu serais si éminent que toutes les nations te connaîtraient.
Même si tu fus instruit dans les lettres, tu t’abreuvais, cependant, aux courants de l’Esprit, tu fus chancélier du royaume et des dons les plus élevés.
La divine parole de vie tu l’as enseignée à tant d’âmes, comme une source aux multiples ramifications tu t’es reversé dans les cœurs de ceux qui t ‘écoutaient.
Nous aussi donc, tes disciples, nous t’implorons, sois notre maître et fais de nous tes disciples dociles et obéissants à tes paroles
(Mechitar de Sébaste, Hymnes).


 

Les Églises font mémoire…

Anglicans : Christina Rossetti (+ 1894), poétesse
Catholiques d’occident : Catherine (+1478) et Julienne (+ 1501) du Saint Mont de Varèse, vierges (calendrier ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (19 barmüdah/miyazya) : Siméon l’Arménien (IVe s.), évêque de Perse, martyr Église copte)
Luthériens : Origène (+ env. 254), docteur de l’Église à Césarée
Maronites : Siméon, frère du Seigneur, martyr
Orthodoxes et gréco-catholiques : Siméon, parent du Seigneur, évêque de Jérusalem et hiéro-martyr