8 Mai

JULIENNE DE NORWICH (env.1343- 1417) témoin

Le 8 mai 1373, une jeune femme de Norwich dont nous ne savons pas le nom, est gravement malade et sur le point de mourir. Mais soudainement, selon son propre récit, elle cesse de souffrir et reçoit successivement seize visions qui lui font contempler l’amour de Dieu pour les hommes dans la passion du Christ.
Sa santé physique pleinement retrouvée, cette femme s’adonna, vingt années durant, à la méditation sans relâche du sens à accorder à la mystérieuse expérience qu’elle avait vécue. Il en sortit le livre des Révélations de l’amour de Dieu, le premier écrit en langue anglaise par une femme. De ces pages transpire une profonde connaissance des sources bibliques et patristiques, ainis que de la littérature médiévale : l’auteur anonyme livre à ses lecteurs, dans un surprenant enchaînement de pensées sobres et lumineuses, la conscience que tout l’être de l’homme prend sens du fait qu’il se trouve dans les mains amoureuses de Dieu.
Après avoir achevé la rédaction des Révélations, la mystique de Norwich vécut en anachorète près de l’église de Saint Julien à Conisford. C’est pourquoi la postérité la connaîtra sous le nom de Julienne de Norwich.
L’extraordinaire contenu spirituel et théologique des Révélations de Julienne de Norwich, quelle qu’en soit l’origine, témoigne d’une profonde expérience de la miséricorde de Dieu, nourrie d’une éducation religieuse qu’une femme, à cette époque, n’a vraisemblablement pu recevoir que dans un monastère.
Julienne mourut vers 1417, et demeura inconnue jusqu’au début du XX è siècle, lorsque fut découverte la rédaction brève de ses Révélations, dont on apprécia la profondeur théologique et le message spirituel, parmi les plus évangéliques de tout le Moyen Age.

Lecture

Depuis le jour où tout ceci me fut révélé, j’avais souvent désiré voir, d’une façon encore plus claire, quelle avait été l’intention de Notre-Seigneur en me faisant ces révélations. Un peu plus de quinze ans après, je reçus spirituellement, dans mon entendement, la réponse suivante : « Tu voudrais savoir ce que ton Seigneur a voulu dire ? Sache-le bien, c’est l’amour qu’il avait en vue. Qui t’a révélé tout ceci ? l’amour. Que t’a-t-il montré ? l’amour. Et pourquoi l’a-t-il fait ? par amour. Si tu t’y attaches fermement, tu le découvriras encore bien davantage. Mais tu n’y trouveras sûrement jamais autre chose que de l’amour. Tout cela, nous le verrons en Dieu, pendant l’éternité » (Julienne de Norwich, Révélations de l’amour de Dieu 86).

Prière

Dieu de sainteté, fondement de notre prière, par ta servante Julienne tu as révélé les merveilles de ton amour : toi qui nous as créés dans ta nature et restaurés dans ta grâce, donne à nos volontés de s’unifier dans la tienne pour que nous puissions parvenir à te voir en fixant pour toujours sur toi notre regard. Par Jésus Christ.

Lectures bibliques
1R 19,9-13a ; 1Co 13,8-13 ; Jn 20,11-18


 Les Églises font mémoire…

Anglicans : Julienne de Norwich, auteur spirituel
Catholiques d’occident : Victor de Milan (+env.303), martyr (calendrier ambrosien)
Coptes et Ethiopiens (30 barmüdah/miyazya) : Marc, évangéliste, premier patriarche d’Alexandrie
Luthériens : Grégoire de Nazianze (+389/90), docteur de l’Église
Maronites : Jean l’évangéliste, apôtre ; Arsène le Grand, anachorète
Orthodoxes et gréco-catholiques : La sainte « manne » qui sort du tombeau de Jean le Théologien ; Arsène le Grand, anachorète.
Syro-occidentaux : Solomonie et ses 7 fils (+166 a.C.), Maccabées, martyrs.