La bonne nouvelle de la Pâques

 

Aujourd'hui dans l'Église, nous vivons une heure difficile; ce n'est pas un moment facile et l'on affirme de plusieurs côtés – sans abuser de cette parole, je crois – qu'il existe une crise également au sein de l'Église, dans la vie chrétienne. Et c'est vrai: les temps sont difficiles. Mais ces temps ne sont pas différents de cette aube de Pâques. Aujourd'hui comme alors, en tant que croyants, nous peinons à croire. La communauté chrétienne cède à l'incrédulité et à la dureté de cœur. En ce matin de Pâques comme aujourd'hui, cet espace vide laissé par Jésus ne suffit pas à l'Église pour qu'elle écoute simplement sa parole. En ce matin de Pâques, comme aujourd'hui, l'Église demander davantage que le tombeau vide et la parole de Dieu et de Jésus dite par ce jeune enveloppé d'un habit blanc.

Et toutefois Jésus continue de nous dire, aujourd'hui comme à l'époque: « Et allez et annoncez la bonne nouvelle que Christ est ressuscité des morts ». Et malgré la pauvreté, malgré le peu de foi, malgré la dureté de cœur, l'Église l'a fait en cette aube de Pâques et elle continue de le faire. Mais il n'y a pas d'autre statut pour l'Église dans le monde: l'Église peinera toujours à croire, elle sera toujours tentée de s'appuyer à autre chose qu'à la parole de Dieu. Chacun de nous est appelé à se considérer soi-même, à considérer sa communauté: or personne ne peut dire que nous sommes exempts de ce mal. Nous ne sommes pas même à la hauteur de ces disciples des jours de Pâques, parce que eux, quoi qu'il en soit, malgré l'apistía et la dureté de cœur, ont ensuite donné leur vie pour le Christ. Nous ne l'avons pas encore donnée, comme eux, jusqu'au sang. Au jour du jugement il nous sera dit clairement ce que nous avons véritablement donné au Christ, si nous avons ou non offert notre vie pour lui, individuellement, comme communauté, comme Église.

Mais la bonne nouvelle pascale est plus forte que notre manque de foi, et elle peut vraiment rendre tendres nos cœurs. Attachons-nous à cette bonne nouvelle pascale – qui est la seule espérance que nous ayons – et, si nous y parvenons, communiquons-la à nos frères et à nos sœurs en humanité, car il s'agit de notre unique dette envers eux: Christ est ressuscité, l'amour a vaincu la mort en lui. Si nous sommes capables d'amour, de son amour, alors nous vaincrons nous aussi la mort avec lui.

Bose, Veille de Pâques 2009

  Le prieur de Bose
fr. Enzo

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