Lorsque le missel devient un étendard


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Mais ici se pose une série de questions qui exigent, de la part de tous - évêques, prêtres, fidèles catholiques - une réponse évangélique et une responsabilité conforme au sensus ecclesiae. Ces groupes ne se cachent-ils pas derrière les voiles de la ritualité post-tridentine pour refuser d'accueillir d'autres réalités assumées aujourd'hui par l'Église, surtout à travers le Concile? Le missel de Pie V ne risque-t-il pas de devenir l’étendard de revendications liées à une situation ecclésiale et sociale qui n'existe plus aujourd'hui? La messe de Pie V n'est-elle pas pour beaucoup une messe identitaire, préférentielle, et donc préférée à celle que célèbrent les autres frères, comme si la liturgie de Paul VI manquait d'éléments essentiels à la foi? Il y a aujourd'hui trop de signes identitaires, trop de goût pour les choses “à l'ancienne”, surtout parmi certains intellectuels qui se disent non catholiques et non croyants et méconnaissent le mystère de la liturgie.
On peut continuer: pourquoi certains jeunes, qui ne sont pas nés à l'époque post-tridentine et n'ont donc pas pratiqué “dès l'enfance” la messe préconciliaire, veulent-ils un missel qui leur reste méconnu? Cherchent-ils peut-être un missel éloigné du cœur mais pratiqué par les lèvres? Et si la célébration de la messe répond aux sensibilités, aux goûts personnels, alors ce n'est plus l'ordo objectif qui règne dans l'Église : non, des choix subjectifs prennent le dessus, dictés par les émotions du moment. N'y a-t-il pas le risque, par ce subjectivisme, d'encourager ce que Benoît XVI dénonce comme l'obéissance à la “dictature du relativisme”?