«Etre minoritaire ne signifie pas être insignifiant»


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Vous n’êtes donc pas inquiet pour l’avenir ?

J’ai une grande confiance, car si nous croyons que le christianisme est une forme d’humanisation, alors les hommes s’intéresseront au christianisme. S’il y avait des obstacles à cela, ils viendraient de nous et non du monde. C’est nous qui ne sommes pas capables de dire notre espoir, de donner envie par notre art de vivre et de faire de notre vie humaine avec le Christ un chef-d’œuvre véritable.

Le statut de minoritaire peut s’accompagner d’un réflexe communautaire avec des crispations : qu’en pensez-vous ?

Il faut reconnaître que le dialogue, l’ouverture aux autres, l’exercice de l’altérité est devenu plus difficile, car ils suscitent une méfiance et nous traversons une sorte d’hiver dans toutes les religions. Mais c’est une période qui passera. Si l’Église résiste à la mondanité, si l’Église comprend que prier Jésus pour l’unité n’est pas une mode mais appartient à l’essence même de la vie chrétienne, alors nous aurons un nouveau printemps de l’œcuménisme, un temps nouveau pour le dialogue.

Vous êtes optimiste !

J’ai vraiment de l’espérance. C’est une heure qui va passer. Une nouvelle fois, l’Évangile l’emportera sur toutes ces contradictions.

Mais comment éviter le pire ?

Nous sommes condamnés à la dynamique de la Pentecôte. Le christianisme est pluriel. Il doit apprendre la diversité et non l’uniformité. Et j’espère que l’on trouvera dans le ministère de Pierre (NDLR : celui du pape comme évêque de Rome) un ministère d’unité qui est nécessaire pour toutes les Églises, comme le Seigneur l’a voulu. Le pape peut en effet jouer un rôle pour que se réalise la communion des Églises. Ce fut le cas pendant le premier millénaire du christianisme.

Je souffre aujourd’hui pour l’esprit œcuménique car il y a, dans les Églises, des gens qui travaillent contre l’unité ou qui construisent une praxis défensive. Ils ne l’emporteront pas, car l’esprit de l’Évangile vaincra ces oppositions. Mais méfions-nous du mépris pour les autres cultures : ce n’est pas l’esprit chrétien. Le Christ a été capable de s’asseoir à la table des pécheurs, il est même mort entre deux malfaiteurs… L’Église est son corps, elle ne peut avoir une autre route que celle de son Seigneur ! Mais elle doit avoir le courage d’être un espace de rencontre et d’écoute de tout homme : alors, l’Évangile pourra se dilater et rejoindre tout homme.